Côté tourisme, le changement de climat touche déjà de nombreuses destinations et les choses ne devraient pas s’arranger. Entre la hausse des températures, l’accroissement des épisodes climatiques violents, l’élévation du niveau des mers, l’érosion des plages, la fonte des neiges et la perte des biodiversités un peu partout dans le monde, les agences touristiques de 2050 se seront progressivement adaptées à la disparition d’une partie de leur catalogue.
Sport d’hiver et tourisme balnéaire en restructuration !
Commençons par la France, où l’impact du changement sera probablement moins grave que pour d’autres pays. Pour l’heure, il y a déjà des dégâts sur au moins deux types de vacances. Le tourisme de plage et les sports d’hiver. Depuis quelques décennies, les stations balnéaires connaissent en effet un recul de fréquentation à cause des fortes tempêtes, du rétrécissement des plages, de la prolifération des algues ou de la recrudescence des méduses. Des régions prisées comme la Camargue, le bassin d’Arcachon, ou des plages comme celles de la La Grande Motte, du Cap d’Agde ou de Palavas-les-Flots, en Languedoc-Roussillon, pourraient connaître la désaffectation. La hausse des températures s’accentuant en particulier dans le Midi, il y a fort à parier que nous recherchons la fraîcheur soit en montant plus au nord ou en montagne, soit en changeant nos périodes de vacances pour profiter de la nouvelle douceur du printemps et de l’automne.
La canicule de 2003 a bien montré cette redistribution des destinations de vacances. Pour fuir ces températures excessives, nous nous sommes tous rués sur la Normandie, la Picardie, la Lorraine, la Bretagne et les montagnes, qui ont enregistré des taux record de fréquentation. Les Côtes d’Armor, par exemple, ont connu des 26°C en bordure de mer à faire pâlir les Méditerranéens. D’autres activités ou lieux spécifiques de vacances, comme les grottes, les stations thermales, les cures de thalassothérapie, les campings avec ombrage et piscine ou les locations de bateaux ont, eux aussi, littéralement décollé. Quant aux villes, il se pourrait bien qu’elles soient désertées par bon nombre de touristes raisonnables (ou âgés) en été. Avec de véritable îlots de chaleur, la température au cœur du centre historique de Paris et de bon nombre d’autres grandes villes de l’Hexagone pourrait bien grimper de 3,5 à 5°C d’ici la fin du siècle ! Mieux vaudra aller prendre le frais sur les côtes…
L’hiver venant, oublié le ski dans les Vosges, le Jura ou même les Pyrénées. D’ici 2100, le nombre de stations aura fondu. En quarante ans, l’enneigement annuel des Pyrénées a déjà diminué de 2 semaines. Et en 2050, ce seront 2 autres semaines qui seront perdues pour Cauterets. Même chose dans les Alpes où les stations en dessous de 1 8000m ont d’ores et déjà perdu la moitié de leur neige depuis cinquante ans ! Avec une augmentation de 2°C, les Alpes du Nord perdraient environ 1 mois d’enneigement sur les 5 qu’elles connaissent aujourd’hui. Une station comme Avoriaz, qui recevait 13 ou 14 m de neige en cumulé tout au long de l’hiver dans les années 1970 n’en reçoit plus aujourd’hui que 6 ou 7. Et l’on peut raisonnablement prévoir qu’en 2050 plus aucune station en dessous de 1 500 m ne pourra vivre du ski si elle n’a pas de possibilité d’extension en altitude.